![]() Christophe Ronel, Peinture, Dessin | ![]() "Retour à Bouboubeach", 116 x 73 | ![]() "A l'ombre des grandes pirogues", 130x81cm |
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![]() "La croisière aux pisciformes", 116 x 89 cm | ![]() "Songe d'océan - Rêves d'écailles", 80x80cm | ![]() "Mami Wata Poissons Perchés", 55x38cm |
![]() "Vie flottante sur baie d'émeraude", 100x70cm |
CHRISOTPHE RONEL est né en 1964 à Rouen.
Fils du peintre paysagiste Marcel Laquay, Ronel est initié dès son plus jeune âge au dessin et à la peinture de terrain et adopte très rapidement le pseudonyme de Ronel, nom de jeune fille de sa mère.
Agrégé en arts plastiques. Professeur à l'ENSAAMA Olivier de Serres, Paris.
Depuis 1984, nombreuses expositions en France et à l'étranger.
" Ma peinture est liée tout autant à un goût irrépressible de l'assemblage et de la collecte qu'à l'attrait du lointain : cueillir, saisir des morceaux d'instants dans des petits carnets, sur des feuillets libres, laisser fermenter cela jusqu'à ce que l'imaginaire jaillisse dans la magie d'inconscients assemblages.
Combien de terres lointaines, de cités anciennes, de sanctuaires ou de ports faut-il avoir croisé, combien de visages, de processions et de fétiches faut-il avoir rencontré, d'encens respirés avant que tout cela ne se cristallise en agencements insoupçonnés ?
Face à l'esthétique du dépouillement, je choisis de figurer la densité, la plénitude, les spasmes des foules, la longue transhumance des peuples polychromes, le grand cirque de la vie avec son lot de farces et sa piste ronde au centre de laquelle parade un immense pachyderme en équilibre précaire.
Le tableau traversé de souffles vitaux propose en somme un défi enivrant : représenter une pensée en action, peindre un monde multiple en vision panoramique, donner l'illusion d'embrasser le grand tout.
La peinture dévoile l'autre côté du réel, cet ailleurs longuement désiré, elle révèle le besoin vital de "se" parcourir comme on le ferait d’un pays, de voyager en soi."
Christophe RONEL est un magicien doué d'un étonnant don d'ubiquité. Ici et là, il parcourt le monde d'un oeil malicieux. Il sait être partout à la fois pour inventer un univers pictural aux couleurs de ses rêves.
Poète ? Probablement. Peintre ? Assurément. Humaniste ? Evidemment.
Il invente, pour nous qui sommes perdus, un monde nouveau, lumineux et doré. Flamboyante métaphore des aubes africaines indispensables. Loin des tracas occidentaux, il nous emmène en voyage vers des rives lointaines. Miraculeuse destination, chargée des parfums lourds de nuits asiatiques.
Malgré les tempêtes des siècles, il nous redit la confiance en l'homme dans une ébouriffante saga picturale où l'animal nous donnerait des leçons de sagesse. Il y a des excès, des palpitations, des cris, dans cette profusion.
Mais paradoxalement, c'est de cet excès que nait notre confiance. Confiance dans son talent de conteur. Nous sommes prêts à tout gober béatement, pour le simple plaisir de croire en son monde rêvé. Il y a un enfant dans chacun de nous. L'artiste sait nous le rappeler avec une discrétion exemplaire.
Gérard Gamand,
Rédacteur en chef du magazine Azart